Art numérique, algorithme, sculpture générative & temporalité.

Matex

Résidence de recherche et de création au sein des laboratoires du CNRS faisant partie de l’ARD Multimatériaux en conditions extrêmes et au sein de l’ESAD Orléans

Explorant les divers placards poussiéreux et coins de bureaux abandonnés, le collectif a commencé sa résidence par un inventaire photographique de ce que les chercheurs lui ont fait découvrir au sein des locaux du CEHMTI. Une manière pour les artistes de proposer un autre regard sur des pièces considérées comme des échantillons ou des résultats d’expériences. Dans la suite de son questionnement récent à propos de la fiabilité de l’archivage numérique, le collectif a ensuite produit des scans 3D de certaines pièces, révélant ainsi les limites des technologies laser face aux surfaces lisses et réfléchissantes des matériaux vitrifiés à haute températures issus des laboratoires.

De nombreux objets sont abandonnés dans les placards des labos au fil des projets qui se succèdent au cours des années. Les artistes se sont donc emparées de certains tubes d’alumine laissés à l’abandon, autrefois utilisés dans des fours haute températures, afin de créer un dispositif mettant en valeur par la lumière les images actuelles produites par la technologie de pointe du microscope à balayage électronique.

Intriguées par la présentation de chercheurs travaillant sur la création de nanoparticules d’argent grâce aux UV, les artistes ont cherché à combiner cette innovation avec leur appétence régulière pour le matériau céramique. Dans le but de créer une installation interactive alliant matériau millénaire associé à l’artisanat et recherches chimiques de pointe elles ont ainsi cherché avec les chercheurs à créer des circuits imprimés en nanoparticules d’argents sur des pièces de leur conception en grès, porcelaine ou faïence. Cependant, si l’effet miroir fascinant est bien présent, créant des pièces singulières, l’aspect conducteur n’a malheureusement pas abouti.

En parallèle, le collectif s’intéresse également à des échantillons de pièces « imprégnées » issues de recherches sur des matériaux réfractaires utilisés en fonderie par exemple. En mélangeant des oxydes issus du travail traditionnel de la terre aux matériaux utilisés par le CNRS, elles cherchent à imprégner volontairement des plaques d’alumine pour créer des textures et couleurs surprenantes après cuisson à haute température.

Pour finir, le collectif s’est intéressé à la matière sonore qui peuple les laboratoires du GREMI où cohabitent de multiples pompes, laser, boutons en tout genre. Des bruits de fond pour les chercheurs, mais bien plus particuliers pour les non initiés. Cherchant à mettre en valeur ces sons qui deviennent le quotidien des acteurs de MATEX, le collectif a l’idée de créer un dispositif d’écoute, mais aussi de jeu interactif de ces sons. Après une phase d’enregistrement en laboratoire, elles modélisent des visualisations 3D de ces sons qu’elles impriment en 3D dans l’espace tangible. L’exposition met donc en scène un dispositif tactile permettant de jouer les sons enregistrés en touchant les modules imprimés en 3D correspondants. 


À propos du collectif

Nous sommes Amélie Samson et Eva Vedel, deux artistes et designers. Nos mots d’ordres sont : algorithme, art génératif, artisanat et sculpture.