Art numérique, algorithme, sculpture générative & temporalité.

Mutations

Série de sculpture à la frontière du numérique et de la biologie.

Mutation est une série d’œuvres qui établit une connexion entre la transformation numérique et l’évolution biologique. Ces sculptures sont issues de la collection d’ossements du muséum d’histoire naturelle de Londres. Les artistes ont conçu un algorithme, analogue à un «virus informatique», qui vient corrompre, modifier, détériorer le code des modèles numériques des ossements originaux. Tel un réseau racinaire numérique, des formes générées avec une grande part d’aléatoire s’étendent autour des structures osseuses. Les courbes fluides du réseau numérique évoquent les processus organiques et mettent en lumière la fragilité de la frontière entre le vivant et le virtuel.
 Mutations s’inscrit dans l’héritage des Vanités dans l’histoire de l’art et amène à questionner la durabilité de l’archivage virtuel de notre patrimoine.

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Crâne de lion
250x150x150mm

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Carapace de tortue
200x200x100mm

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Fémur de Macrauchenia patachonica
250x50x50mm


Archéologie du projet
Du virus informatique au virus biologique

Ce projet est issu d’une démarche art-sciences portant sur l’analogie numérique / vivant. A l’image d’un virus biologiques qui peut modifier l’ADN d’une cellule, nous avons créé un « virus informatique » qui vient corrompre, modifier, détériorer le code des modèles numériques. Cette série de sculptures est notamment créée à partir de scans 3D issus de collections de différents muséums d’histoire naturelle. Les fichiers scannés sont corrompus, puis repassent dans le monde réel via l’impression 3D. 

Le message de l’œuvre

Souvent considéré dans l’imaginaire collectif comme immuable, nous souhaitons avec ce projet apporter un regard critique sur le stockage numérique. Le numérique entretient la promesse d’un accès au savoir libre et éternel pour tou·tes. Le scan 3D est alors utilisé par les institutions muséales dans le but d’archiver les œuvres ou les objets de collection. On idéalise cette sauvegarde comme une mémoire externe qui protégerait plus efficacement notre patrimoine. Pourtant, dans la même logique que la grotte de Lascaux peut-être détériorée par l’exposition à des champignons, les données peuvent être exposées à des événements comme des accidents, des bugs ou des programmes malveillants qui peuvent les corrompre. 

En scannant les objets sujets à l’usure du temps, nous les changeons de milieu et les exposons à de nouvelles menaces. Que se passerait-il alors si les virus informatiques fonctionnaient comme les virus biologiques en provoquant des mutations induites au hasard dans le code des fichiers scannés ? En jouant sur le parallèle le numérique / vivant, nous souhaitons exploiter le virus informatique pour générer une nouvelle génération d’objets muséaux en faisant l’hypothèse que ces mutations peuvent provoquer une richesse inattendue de formes. Ce processus est aussi un moyen d’interroger les limites glissantes qui séparent le naturel de l’artificiel.


Crédits

Artistes : Amélie Samson, Eva Vedel

Période : 2023-2024

Partenaire : Centre d’art contemporain Les Tanneries (bourse)

Fabrication : SandHelden


À propos du collectif

Nous sommes Amélie Samson et Eva Vedel, deux artistes et designers. Nos mots d’ordres sont : algorithme, art génératif, artisanat et sculpture.